Tours: l’Orphée “sospeso” di Charpentier

“Demeurez toujours avec nous” – “Rimanete per sempre con noi” – cantano gli abitanti degli inferi a Orfeo ed Euridice nel coro conclusivo della Descente d’Orphée aux Enfers dando vita di fatto ad un finale sospeso che lascia spazio a svariati scenari possibili, perché l’opera che Marc-Antoine Charpentier presentò nel 1687 agli ospiti della sua mecenate Marie de Lorraine si ferma al secondo atto, lasciando presupporre che un terzo avrebbe dovuto essere composto.

Sta di fatto che questa, forse, “incompiuta” trova comunque una forza drammatica e descrittiva anche e soprattutto nella sua indeterminatezza.

Altro elemento di assoluto fascino è l’organico cameristico per il quale Charpentier la concepì così da renderla intima, racchiusa in se stessa eppure capace allo stesso tempo di slanciarsi in aperture abbaglianti.

L’esecuzione ascoltata al Festival Concerts d’Automne era affidata all’Ensemble Jaques Moderne – pilastro del Barocco storicamente informato e che quest’anno festeggia il suo cinquantesimo anniversario di attività – è rigorosa e al contempo fantasiosa, senza cedere neppure per un momento alla stravaganza, il tutto grazie alla direzione misuratissima di Joël Suhbiette, in grado di dare forma compiuta ad un racconto in musica poggiato su dinamiche dal respiro ampio e scelte agogiche sempre meditate, assecondato dai suoi ottimi strumentisti.

Di alto livello anche la compagnia di canto, con su tutti l’Orphée di Robert Gretchell che trova sempre i colori giusti e gli accenti più appropriati.

Molto bene anche Julia Wischniewski, Eurydice dal fraseggio suadente, così come Matthieu Heim e Anne-Sophie Honoré danno voce e corpo alla coppia Pluton Proserpine in maniera del tutto convincente.

Davvero bravo il giovanissimo Thierry Cartier, voce di velluto, a dar vita al deus ex machina Apollon.

Meritevole di un applauso convinto il folto gruppo di ninfe, pastori e abitanti degli inferi che fanno ben più che contorno all’azione principalo, ovvero Cécile Dibon-Lafarge, Cyrille Lerouge, Margot Mellouli, Cyprile Meier, Vincent Lièvre-Picard, Marc Manodritta, François-Olivier Jean e Cyrille Gautreau.

A fare da cerniera tra i due atti la prima assoluta del mottetto a cinque voci “Complainte” che Patrick Bourgan ha composto su commissione del Jacques Moderne, per commemorare i cinquecento anni dalla nascita di Louise Labé partendo dal suo XIV sonetto ove la poetessa lionese si fa in qualche modo Orfeo per cantare le sue pene d’amore.

L’andamento madrigalistico della musica di Bourgan, con il suo acendere e discendere di scale, i glissando rapinosi e il contrappunto cesellato convince e coinvolge.

Successo pieno, con applausi convinti e prolungati per tutti e bis del coro finale.

Alessandro Cammarano
(20 ottobre 2024)

Traduction française

« Demeurez toujours avec nous » chantent les habitants des Enfers à Orphée et Eurydice dans le chœur final de La Descente d’Orphée aux Enfers, créant ainsi une fin suspendue qui laisse place à de nombreux scénarios possibles. En effet, l’œuvre que Marc-Antoine Charpentier présenta en 1687 aux invités de sa mécène Marie de Lorraine s’arrête au deuxième acte, laissant supposer qu’un troisième acte aurait dû être composé.

Quoi qu’il en soit, cette œuvre peut-être « inachevée » trouve une force dramatique et descriptive, notamment dans son indétermination. Un autre élément de charme absolu est l’effectif de chambre pour lequel Charpentier l’a conçue, rendant l’œuvre intime, repliée sur elle-même et pourtant capable de s’élancer dans des ouvertures éblouissantes.

L’exécution entendue lors du Festival Concerts d’Automne était confiée à l’Ensemble Jacques Moderne – pilier du baroque historiquement informé, qui fête cette année son cinquantième anniversaire – et s’est révélée à la fois rigoureuse et imaginative, sans céder à la moindre extravagance, grâce à la direction mesurée de Joël Suhubiette. Ce dernier a su donner forme à un récit musical fondé sur de larges dynamiques et des choix agogiques toujours réfléchis, soutenu par ses excellents instrumentistes.

La compagnie de chant était d’un niveau élevé, notamment Robert Gretchell dans le rôle d’Orphée, trouvant toujours les couleurs justes et les accents appropriés. Julia Wischniewski, une Eurydice au phrasé envoûtant, a également excellé, tout comme Matthieu Heim et Anne-Sophie Honoré, qui ont incarné la paire Pluton et Proserpine avec une grande conviction.

Le jeune Thierry Cartier, doté d’une voix veloutée, a brillamment interprété le deus ex machina Apollon. Le groupe des nymphes, des bergers et des habitants des Enfers mérite aussi de chaleureux applaudissements pour leur rôle, bien plus qu’un simple décor à l’action principale : Cécile Dibon-Lafarge, Cyrille Lerouge, Margot Mellouli, Cyprile Meier, Vincent Lièvre-Picard, Marc Manodritta, François-Olivier Jean et Cyrille Gautreau.

Pour faire le lien entre les deux actes, la première mondiale du motet à cinq voix « Complainte », que Patrick Bourgan a composé sur commande du Jacques Moderne pour commémorer les 500 ans de la naissance de Louise Labé, partant de son sonnet XIV, où la poétesse lyonnaise se fait en quelque sorte Orphée pour chanter ses peines d’amour. Le caractère madrigalesque de la musique de Bourgan, avec ses montées et descentes de gammes, ses glissandos captivants et son contrepoint ciselé, a séduit et touché le public.

Un succès complet, avec des applaudissements nourris et prolongés pour tous, ainsi qu’un bis du chœur final.

Alessandro Cammarano
(20 octobre 2024)